Saint-Mesmin, le 26 septembre 2024 – Le jeudi 26 septembre, AgrOnov, en collaboration avec Cerfrance BFC et le Crédit Agricole de Champagne-Bourgogne, a organisé une visite de l’EARL Dupuis, une exploitation en polyculture-élevage récemment labellisée « Bas carbone ». Cet événement a rassemblé 60 participants désireux d’explorer les enjeux et les opportunités offerts par ce label.
Zoom sur le Label « Bas carbone »
Le label Bas carbone atteste de l’engagement des agriculteurs à réduire leur empreinte carbone. Il vise à encourager des pratiques agricoles qui favorisent le stockage de carbone dans le sol et limitent les émissions de gaz à effet de serre. En devenant labellisée, une exploitation s’inscrit dans une démarche de durabilité qui répond aux défis environnementaux contemporains tout en améliorant sa résilience économique et la pénibilité du travail.
La visite de l’EARL Dupuis, récemment labellisée, a été l’occasion pour l’équipe Cerfrance BFC, acteur majeur de conseil et d’expertise pour les agriculteurs, de revenir sur les étapes du processus de labellisation Bas carbone, les indicateurs de performance et les différents soutiens financiers au service de la démarche : le soutien des pouvoirs publics mais aussi du Crédit Agricole qui accompagne les exploitations agricoles sur les questions de transition et de résilience des exploitations.
Les enjeux du label pour les exploitants
Pour les exploitants, obtenir le label Bas carbone ne se limite pas à une reconnaissance, mais représente un véritable levier de transformation. Pascal Dupuis, exploitant de l’EARL Dupuis, a partagé ses motivations : « Je souhaitais que ma ferme soit résiliente, autonome et performante, surtout en cas d’aléas climatiques répétés. »
Déjà inscrit dans une démarche de réduction de la pénibilité au travail et de respect de l’environnement, c’est avec l’accompagnement de Cerfrance BFC qu’il a réalisé un diagnostic de son exploitation, pour évaluer les points d’amélioration et les leviers à mettre en place, et ainsi rendre le système encore plus vertueux et performant.
Le diagnostic Carbone : un outil stratégique pour accompagner la transition
Le diagnostic carbone de l’exploitation a été réalisé par les équipes de Cerfrance BFC. L’exploitation étant déjà performante en matière de stockage de carbone, il a fallu évaluer ensemble les 3 leviers de décarbonation les plus intéressants pour l’exploitant, intégrant les enjeux environnementaux mais aussi des bénéfices économiques et sociaux.
À l’issue du diagnostic, 3 mesures clés ont ainsi été mises en place :
- Avancement de la période de vêlage à 2 ans : pour réduire la période d’improductivité des animaux
- Changement de l’alimentation du bétail : avec un mélange fermier principalement conçu avec les productions de la ferme pour l’autonomie alimentaire
- Augmentation des surfaces en herbe : pour stocker davantage de carbone dans le sol.
Ces actions ont conduit à des résultats concrets :
- Passage de 116 à 138 kg de CO2 stockés par hectare
- Obtention de 1,6 kg de biodiversité par hectare.
L’agroéquipement au service de la transition Bas carbone
Après avoir découvert l’ensemble de la démarche Bas carbone sur l’exploitation de Pascal, et des temps d’échanges enrichissants, la journée s’est poursuivie par une table ronde sur « l’agroéquipement au service de la transition Bas carbone ». Nos adhérents Déméterre, Terre Comtoise et Vesoul AgroCampus ont insisté sur :
- les technologies et les matériels agricoles innovants pour accompagner la démarche : agriculture de précision notamment.
- l’adaptation des coopératives agricoles et des organismes de formation aux enjeux de transition agricole
- les perspectives d’avenir pour les exploitations, avec notamment des solutions pour valoriser les cultures sur les marchés Bas carbone, avec le remplacement de l’engrais minéral, la rotation des cultures, etc.
Le campus des métiers et des qualifications Agroéquipements, en Région BFC, dont Didier CARMIEN en gère la direction travaille par ailleurs sur de nouveaux cursus de formation, intégrant des compétences capables de travailler, d’entretenir et de maintenir ces équipements aux technologies de pointe.
Si l’agriculteur n’a pas intégré l’agroéquipement dans ses leviers de transition bas carbone, il a néanmoins investi depuis plusieurs années dans du matériel performant et de précision dans le cadre d’une amélioration continue des conditions de travail. Les caméras lui permettent de passer la période de vêlage plus sereinement, tandis que le renouvellement d’un agroéquipement trop vétuste participe aussi à une meilleure performance environnementale. Cela traduit l’importance d’une réflexion complète, et non uniquement tournée sur le carbone, ou le travail. Les motivations peuvent et doivent être multiples, elles participent toutes à l’objectif de résilience de l’exploitation.
Conclusion
Cette journée a été un moment de partage convivial et instructif, suscitant l’intérêt de nombreux visiteurs de différents horizons : agriculteurs, conseillers agricoles, étudiants, OPA et collectivités territoriales. L’occasion de mettre en lumière les acteurs de référence, les moyens et aides disponibles et le matériel innovant pour s’inscrire dans la démarche Bas carbone.
Avec un accompagnement adapté comme l’a eu Pascal Dupuis, il est indéniable que le label Bas carbone ouvre la voie à une agriculture plus durable et résiliente. Avec de belles perspectives d’amélioration soutenues par les innovations de l’agroéquipement !
De quoi donner envie aux exploitants de se lancer, et aux entreprises et start-ups d’explorer de nouvelles solutions innovantes !