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Clôture du PEI FILOLEMA

Le PEI (Partenariat Européen d’Innovation) FILOLEMA a pour objectif la création de filières locales simples autour de la production laitière bovine à partir de la récolte fractionnée de luzerne et de trèfle violet. L’objectif : apporter une réponse au besoin d’indépendance en protéines végétales locales dans l’alimentation animale.

Plusieurs partenaires se sont associés autour de ce PEI Agri  : AgrOnov, Trust’Ing, la Chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire et l’Institut Agro Dijon. L’action est également soutenue par la Chambre d’Agriculture de Bourgogne-Franche-Comté.

FILOLEMA : quels premiers résultats ?

Un vif intérêt des acteurs de la filière sur le sujet

Le projet a témoigné d’un vif intérêt en Région Bourgogne-Franche-Comté, notamment par sa complémentarité et les liens à créer avec les autres projets régionaux qui traitent de l’autonomie protéique (GO PROTEIN, PROFILAIT, PAPSAAL, PSDR dont PROSYS et POEETE etc.).  

Dès l’émergence, les acteurs agricoles ont affirmé leur intérêt (Dijon CéréalesChambre d’Agriculture de Saône et Loire et de Côte d’Or, INRAe, Institut Agro Dijon, etc.) sur ce projet dont l’innovation majeure se trouve être dans la récolte et les mélanges de fourrages pour constituer la ration. La phase d’émergence a réalisé plusieurs démonstrations qui ont regroupé plus d’une cinquantaine de personnes (les agriculteurs, utilisateurs finaux, les conseillers agricoles, les représentants de filières, mais aussi des entreprises privées). Une enquête a été menée pendant ces démonstrations et les participants se sont prêtés à l’exercice. Proposant des pistes d’amélioration constructives, ils se sont toutefois montrés très intéressés par le concept.

Les constats de la phase d’émergence

Les résultats du projet FILOLEMA ont été présenté par les partenaires lors de la réunion de clôture qui s’est déroulée le 15 décembre à Bretenière (21).

Le travail d’enquête auprès des acteurs de terrain a permis d’apporter de nouveaux constats sur la filière.

L’utilisation de la luzerne dans les rations alimentaires des bovins laitiers n’est que timide pour plusieurs raisons évoquées par les enquêtés :

  • Contrainte de la qualité sanitaire lors d’une conservation par voie humide (enrubannage et ensilage)
  • Forte friabilité des feuilles lors d’un séchage en champ notamment
  • Pour certains, la luzerne est trop riche en fibres pour s’intégrer en rations
  • La disponibilité de terres pour cultiver une surface suffisante pour le troupeau
  • Le prix de la luzerne parfois moins compétitif par rapport à d’autres sources de protéines

Des changements sont en cours par rapport à ce contexte, notamment :

  • l’Augmentation de la surface en herbe et de la place de l’herbe dans la ration notamment avec une récolte plus précoce et de meilleure qualité en changeant le mode de conservation (séchage en grange)
  • Augmenter la surface en protéagineux pour une meilleure autonomie protéique.
  • Rotation et implantation multiples

Ces freins et ces changements en cours témoignent néanmoins d’une réflexion intense sur le sujet.

Les enjeux à creuser pour la filière protéines

Le test de la machine conçue pour la récolte fractionnée délivre également de nouveaux enseignements. Une amélioration de l’outil par rapport au taux de feuilles perdues à la récolte, à sa taille ou à praticité d’usage pour limiter le temps investi à la récolte ont notamment été soulignées par les agriculteurs.

Le consortium de partenaires est particulièrement vigilant quant au point de rentabilité de l’outil et l’impact environnemental du système, indicateurs qui n’ont pas encore fait l’objet d’une analyse en phase d’émergence.

Si le projet a rapidement soulevé les possibilités d’implanter la luzerne seule ou en culture associée, il faut rappeler que cultivée seule, la luzerne présente plusieurs inconvénients : une implantation délicate, couplée à risque de « salissement » des parcelles et à une récolte complexe (d’après la Chambre d’Agriculture de Normandie).

En complément de ces éléments à déterminer, d’autres pistes de travail sont intéressantes à étudier en regard des besoins des agriculteurs :

  • Être informés et conseillés par rapport aux changements actuels et aux enjeux d’autonomie protéique
  • Être outillés pour pouvoir mettre en œuvre concrètement le changement de pratiques au champ et notamment avec un équipement de récolte qui soit efficient
  • Créer une filière et permettre la valorisation de la récolte

Quelles suites pour le projet ?

A la lumière de l’intérêt des acteurs de la filière, des producteurs et des premiers résultats prometteurs pour déterminer les leviers sur cette production, le PEI FILOLEMA dépose la seconde phase de son plan d’action.

Le projet est déposé en phase de fonctionnement ; et avec un nouveau porteur de projet : ACTIF SOLAIRE. Le consortium fédère une dizaine d’agriculteurs et de nouveaux partenaires avec une finalité simple : Développer une filière de protéines végétales en cohérence avec les besoins de l’amont et de l’aval.

Le projet intégrera la notion de conservation de la luzerne (via le séchage) avec les compétences de BASE INNOVATION, et la facilitation de l’accès aux outils et systèmes de valorisation via l’échange entre agriculteurs avec les compétences d’AGRI-ECHANGE. AgroCampus Vesoul avec le CMQ AGROEQUIPEMENT et la PFT A2D travailleront sur la conception d’une machine plus efficiente, en lien avec l’agroéquipementier REITER. La conception de l’aliment optimisé sera opérée par CIZERON BIO.

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